“Qui sait déguster ne boit plus jamais de vin mais goûte des secrets.”
Salvador Dali
Vous qui êtes Bordelais depuis peu/longtemps/toujours ou de passage, vous aimez cette ville en grande partie pour son doux nectar.
Que les choses soient claires : dans le bordelais, on ne compte pas moins de 9272 propriétés viticoles,
qui au minima proposent 2 vins par millésimes… soit environ 1 milliard de vins potentiellement ‘dégustables’ pour vous !
Et je ne parle que de Bordeaux hein!
Bref, choisir un vin c’est d’abord le déguster
et déguster un vin et bien ça s’apprend !
Règle n°1 : le vin tu regarderas
Une fois le vin versé, on le regarde
Oui, comme un plat qu’on dévore d’avance quand il est joliment présenté, un vin doit vous plaire
physiquement. C’est une question de séduction ! Plus vous dégusterez, plus vous ferez connaissance avec
vos goûts et plus le physique du vin aura de l’importance à vos yeux.
Petit mot de vocabulaire, pour briller en société :
La couleur d’un vin se dit «la robe» : pour un vin rouge, plus le vin est violet foncé, plus il est jeune,
lorsqu’il s’oriente vers une couleur orangée «tuile» c’est alors un vin d’un millésime plus ancien.
Règle n°2 : le vin tu sentiras
Le vin se respire. Parce que ça sent bon, mais pas uniquement !
On laisse monter le désir… Ce qu’on appelle en jargon viticole «le nez du vin», s’opère en deux étapes.
1er nez :
sans trop bouger le verre on respire profondément le doux nectar. Des sensations, plus ou moins
intenses vont alors vous chatouiller le nez ! Sachez qu’il n’y a pas de sensations stupides, la dégustation est
quelque chose de très personnel, qui doit raviver des souvenirs en vous.
2ème nez :
c’est à ce moment là qu’on «aère» le vin… C’est à dire? Pour les débutants, je vous conseille de
vous mettre à une table : posez votre verre, et, en tenant le pied, faites de petits cercles. Le vin va alors
tourner dans le verre et s’aérer. Une quinzaine de petits cercles plus tard, vous pouvez porter une seconde
fois le verre à votre nez et respirer à nouveau profondément. De nouvelles sensations, souvent plus intenses
vous rappelleront des odeurs de fruits rouges, de noisettes, de bois…. Ne soyez pas étonné si lors de vos
premières dégustations vous ne détectez pas d’odeurs distinctes. La dégustation est un sport de longue
durée ! Plus vous dégusterez, plus votre odorat va s’affiner.
Règle n°3 : le vin tu goûteras
Goûter n’est pas boire ! Afin d’obtenir les meilleures sensations, il est indispensable de garder
le vin en bouche plusieurs secondes avant de l’avaler ou de le recracher. (Sachez que tout se passe dans la
bouche, la gorge ne vous apporte aucune sensation gustative!)
Il est très important, une fois le nectar en bouche, de prendre son temps. Faites rouler le vin sur votre langue
(le jargon viticole dit qu’il faut «mâcher» le vin), et faites le passer sur vos gencives.
N’hésitez pas à fermer les yeux pour démultiplier vos sensations.
Règle n°4 : le vin tu apprécieras (ou pas)
Le principal dans la dégustation, c’est la notion de plaisir.
Vous avez le droit de dire quand un vin ne vous plait pas, même si parfois vous ne saurez pas pourquoi. L’appréciation d’un vin est vraiment subjective.
Elle dépend de votre humeur, des conditions dans lesquelles vous dégustez (le lieu, l’ambiance, les personnes avec qui vous partagez ce moment). N’ayez surtout pas peur de mettre des mots sur vos sensations, qu’elles soient positives ou négatives. Plus vous oserez et plus vous progresserez.
Ne faites pas attention aux idées reçues et tentez des expériences : essayez des vins rouges sur du poisson,
des vins blancs sur de la viande rouge.
C’est pour ça que j’aime le vin, il est capable de tout et surtout de nous surprendre..
Pour finir, je vous propose cette vidéo de dégustation du Château Pontac-Monplaisir, Cuvée PM rouge 2012 et PM blanc 2011 :
Bonne dégustation à tous !